La Ligue 2 guinéenne de football arrive à son terme ce mardi, avec deux rencontres cruciales : Karfamoriah FC affronte Santoba FC, pendant que Satellite FC croise le fer avec Union FC. Ces matchs sont déterminants, car trois clubs – Karfamoriah, Satellite, et Union – sont à égalité avec 17 points chacun. Seul le premier décroche la montée en Ligue 1.
Or, la tension monte d’un cran en marge de ces ultimes confrontations. En cause : le classement officiel publié par la Ligue Guinéenne de Football Professionnel (LGFP), qui place Karfamoriah FC en tête grâce à la différence de buts générale. Ce critère de classement est aujourd’hui contesté par certains observateurs, notamment le journaliste sportif Alh Cheick, qui affirme que le classement ne respecte pas le règlement officiel, en particulier l’article 15.
Ce que dit l’article 15 du règlement
Alh Cheick soutient que le classement est erroné, car l’article 15 du règlement prévoit l’ordre suivant pour départager les équipes à égalité :
1. Nombre de points
2. Différence de buts particulière (résultat des confrontations directes)
3. Différence de buts générale
4. Nombre de buts marqués
5. Nombre de buts encaissés
6. Nombre de forfaits
7. Fair-play (carton jaune = -1 point, carton rouge = -3 points)
8. Tirage au sort
Sur cette base, il estime que la LGFP aurait dû privilégier les confrontations directes (différence de buts particulière) avant de recourir à la différence de buts générale.
Mais cet argument, aussi légitime semble-t-il, ne tient pas juridiquement – pour plusieurs raisons essentielles.
Pourquoi le recours à la différence de buts générale est justifié ?
1. L’article 15 s’applique « à l’issue des phases aller et retour »
Il faut lire l’article 15 dans son intégralité. Il ne s’applique qu’à la fin d’un championnat complet, comprenant une phase aller et une phase retour. Donc chaque équipe devrait recevoir devant son public. Ce qui n’est pas le cas dans cette Ligue 2 cette saison.
La compétition s’est tenue sous forme de tournoi unique, concentré au même endroit, Karfamoriah n’a donc pas joué devant son public. Ce qui invalide l’application stricte du critère de « confrontations directes ».
2. La différence de buts particulière (le résultat du match qui a opposé trois plusieurs équipe ) : NB : si dans leurs confrontations trois équipes ou plus ont le même nombre de points celle qui a le meilleur résultat dans ces confrontations directes passe devant.

C’est ridicule en lisant ce deuxième point. Il y’a des fautes graves. Vous allez comprendre qu’on parle de trois équipes mais « équipe » ne prend S.
Le règlement parle du « résultat des confrontations directes », et non des « résultats ». Cette nuance est importante. Cela soulève une ambiguïté : parle-t-on d’un seul match ou de plusieurs ? Si l’on se base sur un seul match, quel serait ce match décisif entre trois équipes à égalité ? Le règlement ne le précise pas clairement.
C’est cette imprécision que la LGFP a probablement voulu éviter, en optant pour un critère plus objectif, mesurable et universel : la différence de buts générale.
3. Le format de la compétition rend inapplicable le critère des confrontations directes
Dans un format raccourci, où les équipes ne se rencontrent qu’une seule fois, et dans un lieu unique (Conakry), il est illogique de se baser sur une prétendue égalité directe. Cela créerait davantage de confusion, voire d’injustice.
Le vrai problème : une défiance envers les instances ?
Si des irrégularités existent, elles doivent être démontrées avec des faits clairs, et non des accusations générales.
En réalité, Karfamoriah FC est en tête parce qu’il présente la meilleure différence de buts, selon un critère justifié par le format particulier de la compétition. Le règlement ne peut pas être appliqué mécaniquement sans prendre en compte le contexte.
La priorité doit être au terrain
Le dénouement de la saison se joue sur le terrain, ce mardi à 10h. Karfamoriah, Union et Satellite ont toutes leur chance. Plutôt que d’alimenter les polémiques, laissons les joueurs décider du verdict final. Le football mérite mieux que des querelles réglementaires mal interprétées. Il mérite l’équité, la clarté, et surtout, le respect du jeu.
